Comment écrire 200 textes en 15 jours sans internet ?
Aujourd’hui, je vais te raconter une histoire que je n’ai jamais racontée à personne. L’intrigue se passe au Guatemala il y a 3 ans, et je crois bien que c’est la pire expérience que j’ai vécue depuis que je suis nomade digital. 48 heures avant mon départ en voyage, je décrochais le contrat de l’année. Un travail qui allait me faire manger pendant presque 6 mois. Découvre comment j’ai réussi à écrire 200 textes en 15 jours en voyageant, tout ça sans connexion internet ou presque…
Tu rêves d’être nomade digital, alors écoute cette histoire
Un jour de mars, j’ai été contacté par une très grande entreprise française pour faire un essai sur un projet de storytelling passionnant dans l’univers du voyage. La commande était a priori simple : créer des contenus originaux et décalés pour un inspirateur de voyage en ligne. La cliente était très exigeante et le format aussi, puisqu’en 240 caractères, je devais imaginer une accroche originale mêlant un trait d’humour et une anecdote sur une ville du monde. Avec cette précision : on ne doit jamais avoir vu ça ailleurs !
Au terme de l’essai, j’ai été retenu pour l’ensemble de la commande (c’est là que les choses se corsent). La suite s’est passée à peu près ainsi : « Monsieur, nous sommes emballés, nous avons besoin de 200 textes comme ceux fournis, d’ici 15 jours ».
Donc tu es en train de me dire que je vais devoir écrire 200 textes en 2 semaines, alors que je m’envole au Guatemala demain ! Et manque de chance pour moi, j’avais réservé ma première semaine de voyage dans un village au pied d’un volcan. Un endroit un peu perdu où internet ne fonctionnait pas. Enfin si, mais l’internet au Guatemala, c’est un peu l’histoire du mec qui pédale pour allumer une ampoule, je sais pas si tu vois le truc…
Ma pire expérience professionnelle nomade, mais aussi la plus stimulante
En temps normal, écrire 200 accroches en 15 jours est déjà une entreprise presque impossible. Alors, imagine en voyageant. Une vraie galère. J’ai commencé à bosser dans l’avion. J’avais pris soin de préparer un dossier de plus de 50 pages, avec des infos complètes sur toutes les destinations à traiter. Et je peux te dire que ce travail de recherche préalable m’a sauvé la vie. Après 12 heures de trajet en avion, j’avais écrit une trentaine de textes et mon cerveau était déjà en ébullition totale.
Mais comment je vais faire pour trouver l’inspiration ? Ma pire expérience de digital nomade ne faisait que commencer et déjà, je sentais que le challenge allait être quasiment impossible à relever. En même temps, l’exercice était stimulant. Pour une fois, un client me laissait carte blanche pour jouer avec les mots, développer mon style et proposer mes idées. Le supplice a duré encore 10 jours, du soir au matin, sans aucune pause ou presque. Autant te dire que ce deuxième séjour en Amérique Centrale n’a pas commencé sous les meilleurs hospices. J’étais clairement en mode digital, mais plus vraiment nomade pour le coup !
Comment organiser son travail quand on est nomade digital ?
La plus grande difficulté du travailleur nomade, c’est de réussir à organiser son travail sur la journée, la semaine, le mois. Arriver à trouver le juste équilibre entre voyage et travail n’est vraiment pas facile. Je dirai même que ça peut se transformer en véritable galère. Il faut s’imposer une vraie discipline et être capable de planifier et de se motiver soi-même à y aller. Le matin, tu n’as personne pour te pousser et te dire : allez lève-toi et colle-toi derrière ton ordinateur.
Et là tu penses que je vais te servir le coup du : « bah oui mec, quand tu bosses au bord d’une piscine en Thaïlande, la motivation n’est pas la même ». Mais la question n’est pas réellement là. Quand tu travailles en voyageant, il faut bien garder en tête que ta semaine n’est pas extensible et que pour tout combiner, il n’y a que 2 solutions :
- Avoir des journées de 48 heures
- Faire des choix et gérer les frustrations.
Travail et voyage : du rêve à la réalité
La frustration est l’une des composantes les plus difficiles à gérer pour le digital nomade que je suis. Tous les jours je me dis : ok j’ai envie d’aller visiter cette ville, de faire une petite rando à la montagne, d’aller faire des photos sur cette plage juste à côté. Mais en fait je ne peux pas, car demain je dois rendre deux commandes et qu’un client vient de m’appeler pour écrire 5 articles en mode « urgent à rendre pour hier ». Donc en fait, je suis au bout du monde dans un endroit de rêve, mais je ne peux pas en profiter, du moins pas aujourd’hui, et peut-être pas demain non plus.
Écrire sur internet, devenir rédacteur en freelance et voyager, cela demande énormément d’investissement. Avant de trouver son rythme de croisière, il faut compter au minimum un à deux ans de travail en mode acharné. Je suis passé par le meilleur comme par le pire. J’ai passé des heures et des heures à travailler pour presque rien, à construire un réseau et à me faire un nom avant de pouvoir (un peu) me poser. Mais c’est le prix de la liberté de mouvement…
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